Lorsqu’on investit dans l’acquisition d’un parc d’écran, les attentes sont généralement grandes. Il faut savoir qu’un réseau d’affichage n’est pas une collection d’écrans interchangeables. Chaque emplacement a un rôle, une distance de lecture, une durée d’attention, une orientation et donc des contenus adaptés.
Utiliser un écran dynamique comme on poserait un poster revient à perdre l’essentiel de sa valeur. L’enjeu est d’orchestrer des écrans dynamiques qui travaillent ensemble, chacun sur sa mission : attirer, informer, rassurer, déclencher l’achat, orienter.
Ce guide propose des bonnes pratiques concrètes selon les zones du magasin, avec des exemples et des repères éditoriaux pour que chaque écran dynamique serve vraiment votre enseigne.
L’écran vitrine pour capter depuis la rue
La vitrine est votre média d’acquisition. Un écran dynamique en vitrine, souvent en format portrait, s’adresse à des passants en mouvement, exposés quelques secondes seulement. Il faut donc privilégier de très grands aplats visuels, une typographie épaisse, peu de mots, et des plans serrés.
La boucle doit être courte et rythmée pour multiplier les chances de tomber sur un message pertinent. On évite les transitions lentes, les détails produits illisibles et les sous-titres trop longs.
L’éclairage est crucial : un écran vitrine doit être lisible en plein jour et se tamiser en soirée pour rester confortable. Enfin, on pense saisonnalité et tempo commercial : soldes, rentrée, fêtes de fin d’année, opérations locales. La vitrine annonce le thème et donne envie d’entrer, mais n’est pas là pour tout expliquer. Le mystère, qui sait, donnera envie à certains de passer votre porte.
L’écran arrière-caisse pour informer et augmenter le panier
Derrière la caisse, le client est captif quelques instants. L’écran dynamique en paysage peut dérouler des messages à valeur d’usage : services, programme de fidélité, options d’emballage cadeau, garanties, click and collect, cartes cadeaux.
C’est aussi l’endroit idéal pour le cross-sell discret et pertinent, avec des séquences courtes qui s’enchaînent sans son ou avec un volume très doux. Au passage, nous conseillons presque toujours à nos clients de n’ajouter que des vidéos sans son, c’est plus sûr. Pour peu que le volume de l’écran soit très haut et que la télécommande soit introuvable…
La lisibilité prime sur la créativité. On bannit les textes en petits corps, on privilégie des listes très courtes, des pictogrammes clairs, des prix lisibles et des preuves rapides. Le rythme doit s’adapter à la file d’attente : si l’espace est petit, la boucle doit l’être aussi pour ne pas laisser passer un message clé.
Les murs LED et bandeaux pour créer un effet signature
Sur les grands axes ou dans les flagships, les murs LED et bandeaux deviennent la signature d’enseigne. Ils ne se consomment pas comme une télévision, mais comme une façade vivante et interactive.
Les formats atypiques demandent des contenus spécifiquement pensés pour eux : des compositions larges pour un mur horizontal, des séquences en ruban pour un bandeau, des visuels sans détails fins lorsque la distance de lecture augmente.
Un exemple inspirant est la boutique Nocibé Paris Capucines, équipée avec la solution Deepidoo, qui combine un mur LED horizontal extérieur et de très longs bandeaux LED à l’intérieur. L’ensemble fonctionne comme un dispositif cohérent : la rue capte, l’intérieur prolonge, la marque s’exprime.
Sur ces surfaces, on privilégie l’iconique, le mouvement lent et assumé, la couleur identitaire et les accroches brèves. La synchronisation entre plusieurs écrans peut produire un effet spectaculaire, mais elle doit rester sobre pour ne pas saturer.
Les écrans de rayon, de tête de gondole et d’étagère
Proches du produit, ces écrans dynamiques parlent à un client déjà intéressé. Ils servent à expliquer, à rassurer, à montrer le bénéfice d’usage. Les vidéos très courtes, les démonstrations en plans rapprochés, les comparatifs de fonctionnalités et les preuves sociales (avis, labels, notes) sont particulièrement efficaces.
L’audio doit être évité ou très limité dans les zones denses pour ne pas créer un brouhaha concurrent. Les couleurs doivent respecter les codes du rayon et l’on pense à l’intégration physique pour éviter la sensation de gadget.
Dans l’alimentaire ou le prêt-à-porter, les écrans d’étagère peuvent porter des messages dynamiques de disponibilité, de tailles, de nouvelles variations, tandis que la tête de gondole sert le discours de collection ou la mise en scène d’un usage complet.
Là aussi, la résolution des écrans sort généralement du cadre classique 16:9 paysage ou portrait. On est davantage sur des écrans dynamiques spécifiques et intégrés au mobilier.

Les zones d’essayage, d’attente et de services
Dans les cabines d’essayage et les espaces intimistes, l’écran dynamique joue sur l’ambiance, la réassurance et le service. On valorise des contenus plus lents et plus apaisants, une lumière douce, des conseils de style ou d’entretien, des rappels de services (retouches, réservation, commande d’une autre taille).
Les QR codes peuvent inviter à sauvegarder une tenue, à retrouver la référence en ligne ou à prendre rendez-vous. Dans une zone d’attente pour retrait de commande, l’écran devient un outil d’information : temps estimé, ordre de passage, consignes de retour, nouveautés à découvrir pendant l’attente. Ici, l’utilité passe avant tout, avec une hiérarchie claire et des pictogrammes.
Les écrans d’orientation, d’accueil et de circulation
Aux entrées, près des escaliers et des ascenseurs, l’écran dynamique sert à guider, accueillir et rassurer. On y affiche un plan simple, des fléchages, les horaires, les règles utiles et les événements en cours.
Dans un centre commercial, ces écrans peuvent aussi relayer des rendez-vous locaux ou des animations. Les contenus doivent rester très lisibles, avec des contrastes forts et des mots simples. À proximité des escalators, on évite les séquences trop rapides qui risqueraient de distraire, et on privilégie des messages courts répétés plutôt que des vidéos longues.
Sachez d’ailleurs qu’avec n’importe quelle typologie d’écran dynamique, vous pouvez vous lancer dans le retail media. Par exemple, nous avons installé des écrans portraits dans des escaliers de salle de sport. L’enseigne a utilisé cet espace pour promouvoir des marques relatives à de l’équipement de sport, des bars énergisants etc.
Ce n’est qu’une parenthèse, mais n’oubliez pas que cette option est intéressante, et ce peu importe le secteur d’activité.
Principes éditoriaux transverses pour tout écran dynamique
Quelques règles simples améliorent immédiatement l’efficacité. Le message doit correspondre à la mission de l’emplacement et à la durée d’attention disponible. La lisibilité prime : peu de mots, une taille de caractère généreuse, un contraste marqué et une hiérarchie visuelle claire.
La durée des boucles s’adapte au flux selon l’emplacement des écrans, pas à un idéal de studio. Les contenus sont pensés pour être compris sans son, avec des sous-titres courts si nécessaire. On organise sa diffusion avec des tranches horaires, pour adapter les messages aux moments de la journée, et la localisation pour injecter du contexte magasin, ville, météo ou stock.
L’animation visuelle doit servir la compréhension, pas la distraire. Enfin, on règle la luminosité et les horaires d’allumage au contexte du point de vente pour le confort, l’éco-responsabilité et le respect du voisinage.
Orchestration, données et mesure
Un parc d’écrans dynamiques devient puissant lorsqu’il est piloté comme un média. La bonne pratique consiste à taguer chaque player par zone et par mission (vitrine, arrière-caisse, rayon, service), à pousser des templates adaptés à chaque format et à centraliser les campagnes pour garantir la cohérence de marque.
Les magasins peuvent ensuite injecter une couche locale validée, sans casser l’identité. La connexion de données renforce la pertinence : météo locale pour adapter les vitrines, stocks pour éviter de promouvoir un produit indisponible, fréquentation pour ajuster les boucles, calendrier commercial pour préparer à l’avance les temps forts.
Côté mesure, on suit l’exposition, l’activation en magasin, le panier et la vitesse d’écoulement des références mises en avant. L’audio a sa place lorsque l’acoustique le permet et qu’il sert l’expérience plutôt que de la polluer, avec un volume et une couleur musicale adaptés.
Une plateforme comme Deepidoo permet de synchroniser les contenus vidéo avec une identité sonore, de planifier les campagnes par jour et par magasin, et d’ajuster à distance en quelques secondes.
Cas pratiques pour se projeter
Un réseau de beauté peut articuler ses écrans ainsi : la vitrine en portrait pour capter avec un visuel de collection, un mur LED intérieur pour l’iconisation de la marque, des écrans de catégorie pour éduquer sur les routines, et l’arrière-caisse pour mettre en avant la carte cadeau et les services.
Une enseigne d’équipement de la maison peut exploiter des écrans de tête de gondole pour montrer des usages complets d’une pièce, des écrans de service pour expliquer les options de livraison et de montage, et un écran en zone retrait pour fluidifier l’attente.
Une chaîne de restauration rapide peut utiliser la vitrine pour l’offre du moment, des écrans sur pieds à l’intérieur pour passer directement commande, et un arrière-caisse consacré à la fidélité. Dans chaque scénario, l’écran dynamique rend visible la promesse au bon endroit et au bon moment.
En résumé, faire travailler chaque écran pour l’ensemble
Un écran dynamique isolé peut faire joli. Un réseau d’écrans orchestré fait grandir l’enseigne. La vitrine attire, l’intérieur installe, le rayon explique, la caisse confirme, les zones de service rassurent.
Lorsque les contenus sont dédiés à chaque emplacement, que l’identité visuelle et sonore reste cohérente et que la planification est anticipée, l’affichage dynamique devient un levier de marque et de business.
La période des fêtes de fin d’année est un bon moment pour mettre cette logique en place : préparer des déclinaisons par zone, planifier les bascules, synchroniser l’audio et la vidéo, et laisser à chaque magasin la possibilité d’ajouter son message local.
C’est ainsi que vos écrans dynamiques cessent d’être des surfaces et deviennent des expériences utiles, mémorables et efficaces.
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