La musique d’ascenseur : ailleurs mais où ?

Nov 28, 2025 | Ambiance sonore | 0 commentaires

On entend souvent ce terme de musique d’ascenseur…alors même que lorsqu’on prend l’ascenseur, il y a très souvent pas de musique.
Et pourtant, ce type de fond sonore est partout : halls d’accueil, salles d’attente, open spaces, boutiques généralistes, parkings, espaces communs d’hôtels ou de résidences.

Partout où l’on veut « mettre un peu de musique », sans vraiment prendre parti, la musique d’ascenseur s’impose comme un standard : neutre, lisse, inoffensive. Elle ne dérange pas, ne surprend pas, n’affirme pas grand-chose non plus.

Dans cet article, on vous propose de regarder cette tendance de plus près. Pourquoi ce fond neutre est-il si répandu ? Qu’est-ce que cela implique pour l’expérience client ? Et surtout, comment aller plus loin si vous en exprimez le besoin ?

Musique d’ascenseur : de quoi parle-t-on vraiment ?

Historiquement, la musique d’ascenseur désignait des morceaux instrumentaux, souvent jazzy ou lounge, diffusés dans les cabines d’ascenseur pour « combler le silence ». 

L’idée : rassurer, occuper l’esprit pendant quelques secondes, éviter les blancs gênants. Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, nous avons rédigé un article sur l’histoire de la Muzak.

Avec le temps, le concept s’est élargi tout en conservant une approche similaire. La musique proposée est neutre, souvent sans paroles. Il s’agit de mélodies simples, avec le plus souvent un tempo modéré. Aucun marqueur fort de genre : pas trop rock, pas trop électro, pas trop urbain ni classique…une musique qui n’est pas en quelque sorte.

On se retrouve avec des playlists, et c’est bien le but premier, pensées pour “passer partout”.

Résultat : la musique d’ascenseur ne se restreint pas aux ascenseurs. Elle sert depuis de nombreuses années de fond sonore par défaut dans de nombreux espaces, publics comme privés.

Pourquoi la musique neutre est-elle si souvent choisie ?

Diffuser de la musique, c’est faire un choix. Et faire un choix, ça peut prendre du temps, de l’énergie, parfois créer des débats internes. D’où le succès de ce fond neutre, perçu comme une solution pragmatique.

Parmi les raisons les plus fréquentes, on retrouve :

1. Éviter les droits d’auteur (SACEM & co)

Une part non négligeable de la musique d’ascenseur moderne repose sur des catalogues libres de droits ou sous licences alternatives. Dans ce cas, l’objectif est plutôt clair. Réduire les coûts liés aux droits d’auteur (SACEM, SCPP…), simplifier la gestion administrative ainsi que le suivi de l’évolution des obligations légales.

2. Ne pas perdre de temps à choisir « LE » bon style

Choisir une ambiance sonore cohérente demande de se poser des questions. Quel est mon positionnement de marque ? Qui est mon public, mon cœur de cible ? Quel moment de la journée dois-je privilégier pour diffuser telle ou telle ambiance ? Et dans mon secteur d’activité, comment se positionne-t-on sur ces sujets ?

Autant de questions qui, lorsque ce sujet n’est pas prioritaire, trouvent une réponse assez évidente est simple : on se tourne vers des playlists « passe-partout » : Dit autrement, tant qu’il y a un peu de musique, c’est suffisant.

3. Peur de déplaire

Mettre du rap, du rock, de l’électro ou de la pop très marquée, c’est prendre le risque que certains n’aiment pas. Diffuser de la musique neutre peut sembler rassurant pour certains. Elle ne choque pas, elle ne divise pas. Une fois diffusée en arrière-plan, elle se dissimule dans l’espace de vente, et devient presque invisible.

4. Priorité faible dans la stratégie d’expérience client

Entre le merchandising, la signalétique, la communication, les équipes, la logistique… l’ambiance sonore arrive souvent après tout le reste. Tout est une question d’intérêt pour une entreprise à passer du temps et des ressources, internes ou externes, pour cela. 

La musique d’ascenseur devient alors un compromis. Cela permet de cocher la case “notre enseigne diffuse de la musique”, donc nos espaces n’incarnent pas ce vide que l’on ressent lorsque rien est diffusé.

Les limites de la musique d’ascenseur dans vos espaces

Choisir une musique neutre, c’est respectable et tout à fait compréhensible. Mais comme tout choix par défaut, il a ses limites, surtout lorsqu’on parle d’expérience client, de marque et de différenciation.

1. Un manque de personnalisation

La musique d’ascenseur ne raconte rien ou presque. Certes elle peut s’écouter à peu près partout, mais c’est une force pouvant être perçue comme une faiblesse. Elle ne reflète pas l’ADN de votre marque, et ne traduit pas vos valeurs. La musique d’ascenseur ne fait pas la différence entre un hall d’immeuble, une boutique, un hôtel ou une salle de sport.

Dans un monde où l’on parle de plus en plus d’expérience et de singularité, ce fond sonore générique peut rapidement paraître à côté de l’enjeu.

2. Une faible appropriation par le public

Parce que ces musiques sont neutres et le plus souvent issues de catalogues peu connus, le public ne les reconnaît pas. Et cela est problématique, car votre clientèle ne peut donc pas les associer à un souvenir ou une émotion précise. 

On sait depuis longtemps que créer un lien mémorable entre l’espace et la personne aide largement une enseigne à fidéliser et permet de raconter une histoire. Son histoire, en l’occurrence.

3. Des genres musicaux limités

Pour rester neutre, on se cantonne souvent à quelques registres. Du lounge, de l’ambient électronique très doux, des instrumentales jazzy, et ce fameux pseudo “chill” standardisé. Cela exclut une diversité non négligeable de genres, pouvant mieux s’aligner avec une clientèle, un univers visuel, des moments forts dans l’année etc.

Mais le sujet n’est même pas tant là, en soi ces styles musicaux sont très bien et peuvent répondre à une attente. Le sujet c’est que ces musiques sont facilement identifiables pas tous, et sont très souvent associées à quelque chose de peu qualitatif. Une question se pose : qu’est-ce que cela renvoie à l’esprit de votre clientèle vis-à-vis de l’image de votre marque ?

4. Une ambiance qui finit par se fondre…voire lasser

Parce que cette musique est pensée pour ne pas se faire remarquer, elle peut donner l’impression d’être là en bruit de fond. Il y a quelque chose certes, mais ce quelque chose est creux et sans reliefs.

Avec notre expérience dans le domaine, sachez que les équipes sur site vont s’en lasser…très vite.

En résumé, elle ne crée pas de problème majeur, mais ne crée pas vraiment de valeur non plus.

Peut-on faire mieux que la simple musique d’ascenseur ?

Bonne nouvelle : oui. Et il n’est pas nécessaire de basculer d’un extrême à l’autre. Il ne s’agit pas de proscrire la musique d’ascenseur, mais de l’utiliser là où elle fait sens. Des espaces très fonctionnels, où les temps d’attente sont courts, avec des lieux ultra mixtes. Les transports en commun par exemple, ou des parkings.

1. Partir de votre identité de marque

Avant de choisir une playlist, on peut se poser quelques questions simples. Si votre marque était une ambiance musicale, elle sonnerait comment ? Plutôt acoustique, électronique ? Plutôt actuelle ou intemporelle ? Énergique le matin, ou en fin de journée ?

Ces réponses permettent déjà de sortir du fond neutre, et de définir des lignes directrices sonores.

2. Adapter la musique aux usages et aux moments

Un même lieu peut accueillir plusieurs ambiances, c’est même d’ailleurs ce que nous conseillons. Faire un distingo entre plusieurs moments clés, et donc plusieurs ambiances, de la journée ainsi que de la semaine, c’est la bonne façon de faire.

Plutôt que de diffuser en continu la même musique neutre, on peut jouer sur le rythme, les styles. Tout cela bien sûr pouvant être complété par votre identité sonore dans son ensemble (signature sonore, messages etc).

Avec Deepidoo : la musique d’ascenseur, et bien plus encore

Chez Deepidoo, on connaît bien la musique d’ascenseur. C’est une demande que l’on prend en compte, car c’est un besoin dans certains secteurs d’activité.

Mais tout en sachant que cela existe, nous vous accompagnons pour aller plus loin.

  • Création d’identités sonores : définir un univers musical qui vous ressemble vraiment.
  • Playlists sur-mesure en fonction de vos lieux, de vos publics et de vos temps forts.
  • Programmation intelligente (par heures, jours, saisons, temps fort commerciaux…).
  • Pilotage centralisé de tous vos points de diffusion, pour garder la main sans y passer vos journées.

En résumé, la musique d’ascenseur continuera à être utilisée, idéalement là où elle a du sens. Mais dès que vous voulez transformer un simple lieu en expérience de marque, nous ne pouvons que vous conseiller de vous tourner vers une ambiance sonore propre à votre marque.

Si vous avez envie de quitter le « mode neutre » sans perdre en simplicité, parlons-en.

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